Formation à la désincarcération : en entraînement comme dans la vie réelle

28/02/2020 - 13:57

Extrication training

Qu’est-ce que cela implique ? Lorsque des équipes sportives s’entraînent, est-ce qu’elles laissent leurs équipements de protection au vestiaire ? Est-ce qu’elles ne respectent pas certaines règles simplement parce qu’il n’y a pas de juges pour observer ? Non, elles s’entraînent comme dans la vie réelle. Pourquoi omettons-nous souvent des étapes fondamentales lors des désincarcérations ? 

La manœuvre

Le scénario courant est un véhicule désaffecté dans une casse automobile, ou si nous avons de la chance, qui a été remorqué jusqu’à notre caserne. Le plus souvent, les batteries sont retirées depuis longtemps, tout comme les fluides dangereux et toute cargaison dangereuse qu’ils pourraient transporter. J’ai vu de nombreux équipages exécuter d’excellentes techniques en formation à la désincarcération, réagissant à des scènes de sauvetage fictives conçues pour perfectionner leurs compétences. Trop souvent cependant, aucune évaluation de la scène, aucun contrôle de sécurité et aucune atténuation des risques ne sont effectués. Nous intervenons et nous nous mettons tout de suite au travail car tout est « sécurisé ». 

Nous avons déjà parlé de pratiquer jusqu’à ne plus commettre d’erreurs. Comment cela peut-il être fait si nous ne pratiquons pas chaque étape ? Si les équipages n’effectuent pas toutes les procédures appropriées, à chaque fois, des erreurs et des blessures peuvent survenir lorsque cela compte.

Prenons le cas des compétitions de désincarcération ; chaque étape doit être réalisée pour obtenir un bon score. Toutes ces étapes sont planifiées à l’avance. Les équipes de sécurité des sports automobiles attribuent des tâches à chaque membre d’équipage et suivent à chaque fois les procédures standard pour garantir la sécurité et la réussite de l’intervention. Les affectations des équipages sont fondamentales. Elles doivent être définies en transit. Elles peuvent être attribuées à ce moment-là, ou attribuées à l’avance en fonction de la position occupée dans le véhicule, comme directive standard. 

Quelle est la situation ? 

Peu importe la planification, cette évaluation est la responsabilité du premier équipage arrivé. 

Premièrement : évaluation globale de la situation :  Que voit-on à notre arrivée ? Combien de véhicules sont impliqués ? Dangers externes : y a-t-il des lignes électriques, des lignes de gaz naturel ou des incendies ? Les équipages peuvent-ils s’approcher en toute sécurité ? Quels types de véhicules sont impliqués : voitures particulières, véhicules de fret ? S’il s’agit de fret, quel est le contenu ? Tout cela doit être évalué et communiqué à l’équipage présent et à toutes les équipes arrivant par la suite. Une fois que nous estimons que cette approche est sûre, la deuxième phase commence. 

Les véhicules cibles

Quelles sont les problèmes de stabilité ? Un des véhicules risque-t-il de descendre une pente ou de percuter des véhicules en circulation ? Le véhicule est-il instable ? Deux blocs simples devant et derrière une roue assureront-ils la sécurité ? Un véhicule a-t-il besoin d’être mieux calé avant que les équipes commencent à travailler dessus ? Où est positionné le véhicule ? Se trouve-t-il sur une voie ferrée ? La distance par rapport aux voies de circulation en cours d’utilisation est-elle suffisante pour que les intervenants puissent travailler en sécurité ? 

Stabilization

Les moteurs tournent-ils ou des fuites de liquide peuvent-elles entraîner des dangers ? Entraînez-vous à retirer et à mettre en sécurité les clés ou les dispositifs d’allumage électronique (porte-clés). Certains d’entre eux doivent être à une distance maximale de 6,5 m (20 pieds) du véhicule. Avant de le faire, nous devons installer la protection d’airbag sur le volant afin de pouvoir récupérer les clés en toute sécurité et de créer un environnement de travail sûr pour le médecin urgentiste.

Nous devons maintenant accéder à la batterie et la déconnecter. Pendant ce temps, quelqu’un doit évaluer les victimes. En même temps, l’équipage et surtout les chefs d’équipe doivent être informés que ces tâches de base ont été accomplies. Un grand nombre de ces tâches sont effectuées simultanément, la pratique permettant un déroulement plus fluide. Nous devons cependant les pratiquer à chaque fois, pour que cela devienne naturel et qu’on ne l’oublie jamais. 

Position de l’outil

La position de l’outil et la position du corps du secouriste doivent être surveillées de près pendant l’utilisation de l’outil hydraulique dans les scénarios de formation. Il est facile de prendre des raccourcis pendant les manœuvres qui ne seraient pas possibles dans une vraie intervention. Évitez de pratiquer des techniques pour lesquelles vous savez que vous ne pouvez pas les utiliser lorsque la victime est présente. N’oubliez pas de formuler et de pratiquer le plan B également. Tenez compte du fait que l’état de santé de la victime peut évoluer. Vous devez avoir et être en mesure d’exécuter des plans de désincarcération rapides et contrôlés. 

Conditions environnementales pendant la formation à la désincarcération

Les conditions environnementales doivent également être prises en compte lors des sessions de formation à la désincarcération. Quel type de temps pourriez-vous rencontrer ? Dans certaines régions du monde, un peu comme dans le Texas d’où je viens, nous pouvons connaître trois saisons au cours de la même semaine. Températures négatives, pluie battante et températures proches de 85f (29 °C), le tout en cinq jours. Avons-nous les équipements nécessaires sur notre véhicule pour y faire face ? Entraînez-vous à travailler dans la chaleur, à mettre en place des opérations d’hydratation et des rotations d’équipage. Il en va de même pour les scénarios de temps froid et de pluie. L’hypothermie peut survenir rapidement. Il est également fondamental de protéger les victimes par mauvais temps. L’entraînement saisonnier est très important. Faire sortir les équipages par mauvais temps pour l’entraînement ne peut que les rendre plus performants dans des situations réelles. 

Extrication training in rain

Qu’en est-il de vos capacités d’éclairage du lieu d’intervention ? Les éclairages des véhicules ne sont efficaces que dans une petite zone autour du véhicule. Que faire si le véhicule accidenté est trop loin de la route ou si la circulation ne nous permet pas de nous garer à proximité ? Portez-vous des lampes portatives adéquates ? Vos outils hydrauliques doivent être équipés d’un éclairage de travail. Les batteries de cet éclairage sont-elles chargées ? Les manœuvres de nuit peuvent vous donner une toute autre idée sur l’état de préparation de vos équipages.  

Enfin et surtout, parlons des EPI

Si j’avais une planche pour chaque personne que j’ai vue porter des EPI incomplets parce que « ce n’est qu’une manœuvre », je pourrais construire un manoir avec. Ne porter qu’une veste ou que des gants et un casque c’est risquer le pire. La négligence est l’une des principales causes de blessures. Souvent, les EPI sont contraignants, donnent chaud et peuvent être incommodes à porter. Pourquoi pratiquer dans des conditions qui ne sont pas réelles ? Le but de la pratique est de perfectionner les compétences. Ces compétences consistent en partie à surmonter les obstacles et à apprendre à travailler avec ce qu’on a. Il devrait être obligatoire de porter l’ensemble des EPI pendant la formation à la désincarcération. Non seulement pour des raisons de sécurité, mais également à des fins d’apprentissage. 

En résumé, l’entraînement doit être identique aux situations de la vraie vie. N’acceptez pas et ne recherchez pas des raccourcis qui ne vous prépareront pas à de vrais scénarios de sauvetage. 


Comme toujours, vos commentaires sont les bienvenus et j’ai hâte de vous retrouver sur le blog pour tout autre sujet de discussion.

Jason Bell
Responsable marketing produit
Holmatro Inc.

 

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